Révolution Monétaire

in #blockchainlast year

Comment la blockchain change le jeux

Pour faire simple, la monnaie est traitée ici comme une ressource, telle que l’eau, l’air et la terre. À différence de ces derniers, l’humain est le créateur de sa source, c’est-à-dire de l’imprimante. Mais pas n’importe quel humain ; il s’agit d’une classe socio-politique minoritaire qui domine et dirige notre culture en possédant la majorité du pouvoir dans l’industrie la plus importante de toutes, celle de la production de subjectivité. Et comme on peut bien le constater, c’est de la monoculture. C’est une industrie qui produit une subjectivité unidirectionnelle, spectaculaire_1, phallocratique, patriarcale, réactive2_, consumériste, fétichiste, superficielle. Apollon et Socrate, oui ; Dionysos, non. L’ordre et le scientisme, oui ; le poète, l’artiste, le multicolore, non.

Cette dictature est possible, en grande partie, par le contrôle de la monnaie. Avoir leurs mains sur sa création et administration permet à cette classe dominante de posséder les médias de masse, de faire du lobbying, d’injecter de l’argent dans ce qui leur rend service, de corrompre... C’est l’alliance homme politique/business-man/banquier (bonjour, Macron) qui fait de notre démocratie une mauvaise blague. Le démos ne contrôle plus rien. Le financement, les médias, l’éducation, la technologie, l’esthétique, le travail, l’organisation… notre propre subjectivité, hélas ! Virtuellement perdu.

Ces gens-là sont « à moitié » lucides, pensent être les acteurs de leurs bêtises, mais iels sont pris par des processus inconscients – d’un inconscient machinique_3. Nous ne sommes pas des esclaves des personnes en contrôle de leurs actions, mais des processus machiniques4_ décérébrés. Si le corps d’un organisme est un véhicule pour la reproduction de certains gênes (biologique), un corps social (une classe) peut être conçu comme un véhicule pour la reproduction de certaines memes_5_ (culturel).

Notre marge de manœuvre est pénible : sortir dans la rue manifester peut nous coûter un œil ou une main, voire la mort, et parfois il suffit juste de rester à la fenêtre (Zineb_6_ à Marseille) pour perdre la vie. Que faire face à cette réalité ? Le grand soir ne paraît pas être pour demain. On met l’espoir sur un éventuel gouvernement de gauche. Mais la révolution monétaire pourrait peut-être commencer dès maintenant par la voie la moins violente, une option inédite, jusqu’à aujourd’hui impossible. Pour la première fois dans l’Histoire, la création et administration de la monnaie peut être démocratisée. La blockchain introduit non seulement de nouveaux types de monnaies, mais elle nous oblige également à re-conceptualiser la nature même de la monnaie. Il y a la monnaie avant et la monnaie après-blockchain.

Pour la première fois dans l’Histoire, la monnaie peut être transparente, vérifiable, infalsifiable, démocratique (création, administration, évolution, distribution), et régulée de façon endogène selon une écologie sociale, démocratique. Une éthique écosophique_7_.

Ce dernier point est extrêmement important. On jugeait, et on continue à le faire, que la distribution et la régulation des flux se fait en dehors du « système monnaie », par les institutions de l’État. Mais maintenant, on peut commencer à réfléchir à un système hybride, en tout cas différent, car la monnaie elle-même peut devenir une institution indépendante et vraiment démocratique. On peut concevoir et créer un système qui, par exemple, ne permet pas l’accumulation, et cela par défaut. Chaque compte individuel peut être plafonné, comme il semblerait logique pour n’importe quelle ressource sur la planète : l’eau, l’air, la terre. Deux types de restrictions saines : personne ne peut posséder au-delà d’un x % de la totalité de la monnaie en circulation, et personne ne peut dépasser un certain flux par an. Par exemple : 12 x SMIC x 2 / an. Régulation endogène des flux et de possession.

La blockchain nous offre aussi la possibilité d’imposer collectivement une sortie du système de réserves fractionnaires, qui est à la racine du capitalisme moderne, car l’argent sur mon « compte blockchain » est vraiment mon argent et non pas une promesse, il ne bouge que si je l’autorise. Si on appliquait ce principe dès maintenant, la machine capitaliste ralentirai énormément.

En ces temps d’hiver où très peu s’éloigne du spectacle, voici une porte ouverte pour une initiative citoyenne radicale : reprenons le pouvoir sur la monnaie, créons une monnaie sociale juste. Qu’est-ce qu’ils en pensent Frédéric Lordon et Bernard Friot à ce propos ? Faudrait leur demander.

Pour plus de détails sur cette « monnaie sociale » voir le précédent billet : Pour une monnaie sociale !

Groupe Telegram Publique

Artisan.e.s de toutes sortes, bienvenu.e.s à ce groupe dédié à la création théorico-pratique d'une monnaie sociale, par et pourle peuple.

Edité par Pajarito <3

References :

1 -Voir Guy Debord

2- Voir Nietzsche

3- Voir Félix Guattari

4- Voir Félix Guattari

5- Voir Richard Dawkins - The Selfish Gene

6-Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Zineb_Redouane

7- Voir Félix Guattari - Les trois écologies

published as well in : https://blogs.mediapart.fr/zaenco/blog/291122/revolution-monetaire